Coiffeurs, instituts de beauté et de soins des ongles

L’air intérieur des salons de coiffure soulève une problématique chimique et microbienne. Sont utilisés beaucoup de produits chimiques pour faire les colorations, les permanentes. A chaque client, un produit chimique est utilisé à un moment ou à un autre. Tous ces produits nocifs représentent des risques pour la santé s’ils sont inhalés. Toux, asthme, allergies, impression de malaise sont des symptômes fréquents pour le personnel et les clients d’un salon de coiffure.
Chez les femmes, 30% des cas d’asthme professionnel proviennent du secteur de la coiffure (données Observatoire National des Asthmes Professionnels 2003).
Le persulfate alcalin, utilisé pour les décolorations, est la première cause d’asthme professionnel (23% des causes d’asthme professionnel chez les femmes, données ONAP 2003).

Les persulfates (poudres décolorantes) sont allergisants pour la peau et les voies respiratoires.
Les poudres sont très volatiles. Elles restent longtemps en suspension dans l’air avant de se déposer sur les surfaces de travail. Peu de salons sont aujourd’hui équipés d’un système d’aspiration localisée.

Conséquences :
– Irritations respiratoires : picotements du nez et de la gorge.
– Allergies respiratoires : rhinite, toux, gêne respiratoire, respiration sifflante, asthme.

Les poudres décolorantes sont une des causes les plus fréquentes d’asthme professionnel. Un asthme professionnel risque d’entraîner un changement d’activité.

Prévention :
– Utiliser les produits les moins volatils (poudre compacte, pâte, granulés, huile).
– Préparer la décoloration sous un système d’aspiration localisée.
– Veiller à une bonne aération générale du salon.
– Eloigner au maximum des voies respiratoires le bol contenant la préparation.

A cela s’ajoute les corps en suspension dans l’air (cheveux, poils, poussières…) et le bien être des clients et des collaborateurs.

Pressings, teinturiers

Il existe en France 4 500 pressings. 98% à 99% des pressings en France utilisent du tétrachloroéthylène. Une campagne nationale visant à contrôler les installations des pressing a montré que les non-conformités les plus fréquentes concernaient : la présence et le fonctionnement de la ventilation, la captation et l’épuration des rejets atmosphériques et le respect de la valeur limite en solvant dans les rejets atmosphériques.

Suite à cette campagne de contrôle, la réglementation a été renforcée par l’arrêté du 31 août 2009.

Effets sur la santé du tétrachloroéthylène

C’est un irritant cutané et nasal. Une exposition allant de 6 400 à 8 200 mg/m3 induirait une irritation oculaire et respiratoire sévère et immédiate chez l’homme. A forte concentration, ce composé possède aussi des propriétés anesthésiques et induit une dépression du système nerveux central. Enfin, des effets hépatiques tels qu’une hépatomégalie, des lésions hépatocellulaires et une augmentation des enzymes hépatiques sériques ont été observés suite à des expositions aiguës à de fortes concentrations de tétrachloroéthylène.

Le tétrachloroéthylène – ou perchloroéthylène – suit une interdiction progressive. En effet, selon l’arrêté 2345, à partir de 2014, toutes les machines de plus de 15 ans fonctionnant au perchloroéthylène devront être remplacées. Et à partir de 2018, l’utilisation du perchloroéthylène dans les installations existantes situées en bas d’immeuble sera totalement interdite. La photocatalyse apparait comme une alternative à ce dangereux polluant. Seulement, il possède aussi ses limites.

Emission de phosgène

Dans le but de réduire l’exposition au perchloroéthylène, solvant chloré, encore appelé tétrachloroéthylène, des pressings ont installé des systèmes basés sur le principe de la photocatalyse, qui accélèrent la décomposition du perchloroéthylène grâce à l’action à la fois de la lumière et d’un catalyseur. Or, lorsque ces systèmes photocatalytiques sont installés dans les pressings dans le but de traiter les émissions de perchloroéthylène, des produits très toxiques sont émis dans l’atmosphère.

L’INRS a mis en évidence récemment du phosgène. Le phosgène se forme lorsque des vapeurs d’hydrocarbures chlorés se décomposent. Ce gaz très toxique pénètre surtout dans l’organisme par inhalation, il qui peut provoquer des effets pulmonaires très sévères même s’il est présent en faible quantité dans l’atmosphère. Il est très irritant à la fois pour la peau et les muqueuses oculaires et respiratoires.