La qualité du sommeil des Français est une préoccupation majeure, car elle impacte directement leur santé et leur bien-être. Les troubles comme l’insomnie touchent une part significative de la population, avec des conséquences importantes sur la santé physique, mentale et sociale. Voici un aperçu des enjeux et des solutions pour améliorer cette situation.
L’importance de la qualité du sommeil
Le sommeil est essentiel pour le bon fonctionnement du corps. Une bonne qualité de sommeil, définie par des nuits de 7 à 8 heures sans interruption majeure, est importante pour la santé cardiovasculaire et le système immunitaire. Selon une étude menée par l’Inserm, une amélioration d’un point sur un score de qualité du sommeil peut réduire le risque de maladies cardiovasculaires de 16 %. Cela montre l’importance d’un sommeil de qualité pour éviter les accidents de santé majeurs comme les AVC ou les crises cardiaques.
Cependant, en France, les insomnies chroniques et les troubles liés au sommeil sont courants. Environ un tiers des seniors consomme régulièrement des somnifères, malgré leurs effets secondaires néfastes pour la santé.
La qualité du sommeil
D’après Santé publique France, il existe différentes qualité du sommeil :
- Insomnie chronique : Environ 13,1 % des adultes âgés de 18 à 75 ans souffrent d’insomnie chronique. Ce chiffre est plus élevé chez les femmes (16,9 %) que chez les hommes (9,1 %)
- Sommeil court : 35,9 % des Français dorment moins de 6 heures par nuit, ce qui les classe comme des « courts dormeurs »
- Dette de sommeil : 27,7 % des adultes sont en dette de sommeil, dont 18,8 % souffrent d’une dette sévère (plus de 90 minutes)
- Restriction de sommeil : 17,4 % des personnes présentent une restriction de sommeil, avec 14,4 % ayant une restriction sévère (plus de 2 heures)
Cette baisse de la qualité du sommeil touche davantage les femmes que les hommes mais aussi les jeunes. Différents facteurs peuvent être mise en cause. C’est le cas par exemple de l’anxiété, du stress… Mais aussi de l’utilisation des écrans au moment du coucher. Selon les données de l’INSEE, En 2023, 34 % des internautes de 15 à 74 ans déclarent au moins un effet néfaste lié à l’usage des écrans dans la vie courante, en dehors des temps d’étude ou de travail. Un des effet néfaste de cet usage a un impact direct sur la qualité de leur sommeil.
Les impacts néfastes de l’insomnie
L’insomnie chronique, souvent liée à un état d’hyper-éveil et à une régulation défaillante des mécanismes du sommeil, a des conséquences graves. Elle peut aggraver des maladies somatiques comme le diabète de type 2 et l’hypertension, et est associée à des troubles psychiatriques tels que la dépression. Elle favorise la somnolence diurne, augmentant les risques d’accidents de la route ou au travail.
Les limites des somnifères
Les somnifères sont souvent prescrits pour traiter les troubles du sommeil, mais leur efficacité reste limitée. Leur usage prolongé entraîne des effets secondaires comme une tolérance accrue (rendant les doses initiales inefficaces), une dépendance, et des troubles cognitifs, surtout chez les personnes âgées. L’Inserm et la Haute Autorité de Santé (HAS) recommandent de privilégier des alternatives non médicamenteuses pour limiter ces risques. La France est le premier pays consommateur de somnifères. La durée moyenne d’exposition à ce traitement médicamenteux est de 7 mois alors que la durée de prescription maximale recommandée ne doit pas dépasser les 30j.
Alternatives et solutions pour un meilleur sommeil
- Qualité de l’air : Améliorer la ventilation et réduire les polluants domestiques, car un air de mauvaise qualité peut perturber le sommeil en provoquant des irritations respiratoires. S’équiper d’un humidificateur ou d’un purificateur d’air HEPA combiné au charbon actif peut aider à améliorer votre qualité de sommeil.
- Hygiène de vie : Réduire la consommation de caféine, d’alcool et adopter des horaires réguliers de coucher et de lever. Pratiquer une activité physique permet aussi d’améliorer la qualité du sommeil.
- Gestion du stress : Techniques de relaxation, méditation ou yoga pour diminuer l’état d’hyper-éveil.
- Aromathérapie : certaines huiles essentielles permettent de mieux dormir. C’est le cas par exemple de l’huile essentielle de camomille ou de lavande. Certaines synergies permettent aussi d’améliorer les nuits. En se dotant d’un diffuseur d’huiles essentielles, les nuits peuvent être plus paisibles.
- Taux d’humidité relative : Il est important de maintenir un taux d’humidité confortable dans la chambre. S’équiper d’un évaporateur d’air peut s’avérer bénéfique pour la respiration.
- Luminothérapie : S’exposer à la lumière naturelle le matin pour réguler l’horloge biologique, notamment pour les seniors dont la perception lumineuse diminue avec l’âge.
- Suppléments en mélatonine : Utiles dans certains cas, comme les troubles du rythme circadien, mais à utiliser avec précaution.
Une priorité de santé publique
Face à la prévalence élevée des troubles du sommeil, des campagnes de sensibilisation sur l’importance d’un sommeil de qualité et des stratégies non pharmacologiques doivent être renforcées. Les professionnels de santé sont également encouragés à éviter les prescriptions systématiques de somnifères et à proposer des alternatives adaptées.
En conclusion, améliorer la qualité du sommeil des Français passe par une meilleure éducation, des changements dans les habitudes de vie, et une prise en charge individualisée des troubles. Cela permettrait non seulement d’améliorer la qualité de vie, mais aussi de réduire les risques liés à des pathologies graves.