En France une réglementation sur les polluants volatils émis par les revêtements de sols, les peintures ou les vernis par exemple a été mise en place depuis le 1er septembre 2013. Ainsi, nous avons vu apparaître sur les pots de peinture par exemple une étiquette avec une classification allant de A+ à C. Bien que les seuils retenus pour ces substances chimiques soient élevés, ils donnent une indication et permettent un test comparatif de l’intégralité des COVs.
Étiquetage et ameublement
Il n’en est toujours rien pour l’ameublement qui est pourtant l’une des grandes sources de pollution intérieure. Le gouvernement planche sur un étiquetage obligatoire à l’horizon 2020, en accord avec les professionnels de l’ameublement. L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a publié un rapport d’expertise remis le 14 septembre 2015, le document était censé servir de base au décret et à l’arrêté réglementant l’étiquetage des meubles. En 2018, qu’en est-il de cette réglementation ?
Les résultats de cette étude montrent un grand nombre de polluants volatils émis par de nombreux matériaux servant à la fabrication de meubles : le bois, les métaux, les mousses, le latex, les textiles, le cuir et bien d’autres. Les colles, les peintures, les vernis, les traitements de champignons, de feu ou d’insectes par exemple sont également mis en avant comme sources de pollution alarmante. « Au moins 661 substances ont été recensées et sont considérées comme potentiellement émises par les produits d’ameublement »
Tous ces polluants sont classés cancérogènes ou toxiques et mettent en avant un risque alarmant pour la santé. Anses souligne la nécessité de limiter l’exposition de ces substances à la population et que les travaux d’étiquetages et de prévention doivent avancer.
Une réduction des polluants
En 2017, le projet de décret ne prévoyait plus de prendre en compte l’intégralité des composants de cette étude mais d’appliquer l’affichage qu’aux produits d’ameublements contenant des panneaux à base de bois. Les meubles fabriqués à partir des autres matériaux identifiés par l’Anses ne sont pas concernés. Le ministère de l’environnement justifie que ces panneaux sont les principaux émetteurs de formaldéhydes, de ce fait le matériau le plus dangereux.
En effet, l’étude recensait de nombreux COVs comme le benzène, le styrène, l’acétaldéhyde… en insistant sur 21 substances particulièrement dangereuses. En 2013, le gouvernement visait une loi qui préconisait de prendre en compte l’intégralité de ces substances. En 2017, il faisait machine arrière, en annonçant un projet d’arrêt qui ne retiendrait plus que les formaldéhydes. A titre de comparaison, l’étiquetage des produits de construction prend en compte dix composés volatils ainsi que les composés organiques volatils totaux (COV totaux).
L’arrêt viserait à étiqueter les meubles selon quatre classes. Les produits étiquetés A+ devront émettre moins de 3 microgrammes par m3 (μg/m3), ceux classés A, entre 3 et 5 μg/m3, ceux de la catégorie B, entre 5 et 10 μg/m3, et ceux labellisés C pourront émettre plus de 10 μg/m3. La valeur de 10 μg/m3 qui sert de plancher à la classe C correspond à la concentration maximale permettant de vérifier les risques à long terme du formaldéhyde.
Nouveau mobilier? On s’informe et on se protège
Les informations claires sur les émissions de polluants des éléments qui composent nos logements restent encore floues. Aucun étiquetage précis prenant en compte l’intégralité des polluants n’est en projet. Il est alors important de connaître les dangers de l’ameublement et de se protéger contre les polluants qui en émanent.
Les plus touchés restent les bébés, l’achat de l’intégralité des meubles neufs de la chambre de bébé allié à la peinture quelques mois avant son arrivée en fait un endroit propice aux polluants. L’association WECF (Women in Europe for a Common Future) a mené une enquête européenne en partenariat avec 60 Millions de Consommateurs, réunissant pas moins de 70 familles volontaires recrutées en Grèce, en Allemagne, aux Pays-Bas et en France.
Ces participants, ayant récemment rénové ou meublé la chambre de leur enfant, ont testé les niveaux de formaldéhyde et de COVs en suspens dans l’air intérieur de la chambre. Le verdict: 40 % des chambres testées ont des seuils repères de pollution pour le formaldéhyde et les autres composés organiques volatils au-dessus des valeurs guide internationales.
Il est donc très important de ne pas tout installer au dernier moment, de bien prendre le temps d’aérer les meubles et la pièce et surtout d’utiliser un purificateur d’air avant et pendant l’arrivée de bébé ! Enfant ou pas, l’installation de meubles neufs nécessite d’aérer d’autant plus la pièce. Le purificateur reste le meilleur moyen d’aspirer tous les COVs qui se dégagent des matériaux de votre nouvelle décoration !
https://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=9_UhoImDTgA