L’aspect obscur et inquiétant que dégage ce cliché conduit celui qui l’observe à un questionnement : ce nuage est-il la simple manifestation d’un orage qui gronde ou celui d’une pollution excessive, le smog, qui s’abat sur la ville de Hong-Kong et entoure ses gratte-ciel ? Cette région héberge en effet plus de 57 000 usines 99 millions d’habitants, ou encore un port qui accueille chaque année des dizaines de milliers de bateaux. La pollution atmosphérique aurait entraîné plus de 4 000 décès en 2004, selon l’université de Hong-Kong. Malgré les mesures prises par les autorités locales, 2008 a été l’année la plus catastrophique en terme de taux de pollution. Quartier d’affaires, Hong-Kong, Chine, 2008.
Le magnifique livre de Cédric Delsaux dresse le bilan effroyable des conséquences du développement effréné de l’activité humaine à la surface de la planète. Champs pétroliers, voitures, usines de poulets, contamination nucléaire… tous les pays sont touchés par les pollutions ou les scandales sanitaires et environnementaux. Personne n’est exclu de ce blasphème fait à la nature toute entière. Car que l’on coupe des arbres de la forêt amazonienne pour nourrir le bétail européen ou que l’on chauffe des tomates sous serre toute l’année pour s’assurer une production constante été comme hiver, chaque pollution locale est en réalité globale et nous sommes tous responsables.
Alors aujourd’hui il faut s’interroger sur ce que nous avons perdu de richesses naturelles et se demander quel est l’avenir de la planète, dont l’épuisement est déjà perceptible.
Les photos de Cédric Delsaux nous rappellent qu’il est urgent d’agir et que le constat est déjà un début de prise de conscience.
« Nous resterons sur terre » est un projet multiple : pendant plus d’un an, Cédric Delsaux a accompagné l’équipe du film éponyme pour mener sa propre démarche artistique et documenter l’empreinte de l’Homme sur son environnement. Le livre offre la vision de 137 images puissantes et surprenantes, qui témoignent de l’impact de l’Homme sur la planète. Ces visuels sont complétés par des entretiens avec Edgar Morin, Mikhaïl Gorbatchev, Wangari Maathaï et James Lovelock, qui livrent leur pensée sur ce qui est désormais devenu l’urgence écologique.