Depuis le 1er janvier 2012, les fabricants doivent afficher les niveaux d’émission de polluants volatils de tous les nouveaux produits de construction et de décoration allant de A+ (très faibles émissions) à C (fortes émissions). Et d’ici septembre 2013, tous les produits de construction et de décoration vendus en France devront également être étiquetés de la même façon.
Mais d’après les intervenants de la troisième édition des « Défis Bâtiment et Santé » qui s’est tenue à Paris le 28 mai 2013, l’assemblage de matériaux étiquetés A + ne donne pas un bâtiment sain ; ils ont ainsi mis en avant les différents points de vigilance.
Les émissions des matériaux sont modifiées selon l’environnement intérieur
Il est important de souligner que sous l’effet d’un changement d’humidité ou des rayonnements solaires, les matériaux peuvent émettre des polluants en quantité nettement plus importante. « Un revêtement de sol et des colles A+ installés quand la chape n’est pas encore sèche peuvent émettre des composés organiques volatils (COV) durant des mois » indique Suzanne Deoux, professeur associé en ingénierie des stratégies de santé dans les bâtiments à l’Université d’Angers.
La somme des émissions de chacun des matériaux ne sont pas les polluants de la pièce
Le CSTB travaille sur une nouvelle version de son logiciel d’évaluation environnementale « Élodie », de manière à ce qu’il puisse permettre de calculer de manière simplifiée les concentrations théoriques en COV des pièces d’un projet car les interactions entre les différentes émissions des matériaux et leur environnement sont difficiles à prendre en compte. L’objectif étant que ce logiciel soit un outil d’aide à la conception dont le fonctionnement se basera sur les informations contenues dans la base de données Inies (c’est la base de donnée française de référence sur les caractéristiques environnementales et sanitaires des produits de construction), renseignées par les entreprise elles-mêmes, ainsi elles devront dans les mois à venir, l’enrichir de donnés sanitaires.
La qualité de l’air intérieur varie en fonction de l’environnement extérieur
Manon Capitan (Consultante au sein du cabinet d’Architecture réalisations programmation), souligne que la présence d’un pressing au rez-de-chaussée, les voies de circulation avoisinantes, le potentiel allergisant de la végétation environnante, jouent sur la qualité de l’air intérieur. Elle indique aussi que le radon, qui est un gaz cancérigène fortement présent dans le massif central, en Bretagne et en Corse, multiplie par trois les risques de cancer lors d’une interaction avec le tabac.
Comme nous l’a rappelé Caroline Sauze (Adjointe à la chef du bureau de la qualité technique de la DHUP) l’environnement extérieur est un facteur de qualité de l’air intérieur.
Les meubles ainsi que les produits d’entretien ménagers émettent plus de polluants que le bâtiment
D’après une expérience fais par l’école des Mines dans les salles de classe, on a constaté que le mobilier est le principal responsable des émissions de COV. L’absence d’étiquette pour l’ameublement prive les occupants de repère. Le pôle ameublement de l’institut technologique FCBA mène actuellement des études en vue d’une future étiquette.
D’un autre côté, la Direction des Risques Chroniques de l’Ineris, a elle évalué l’impact des activités domestiques. Son étude du formaldéhyde dans 9 produits ménagers testés sur 10 et des mesures en conditions réelles ont montré que l’application de mousse au sol génère des concentrations conséquentes de limonène et des particules fines.
Bouygues Immobilier mesure la pollution intérieure dans ses bureaux
Bouygues Immobilier a mesuré dans les bureaux de ses collaborateurs les concentrations de COV en temps réel. Le promoteur constate qu’à son siège d’Issy-les-Moulineaux (92), quand un grand nombre de personnes se trouve dans une même salle de réunion, les COV augmentent.
Dans son immeuble du 32 avenue Hoche à Paris, la concentration est divisée par 3 entre le jour et la nuit. Cela est dû à l’utilisation des appareils de ventilation qui fonctionnent de 5h du matin à 22h le soir.
On peut constater que la qualité de l’air ne dépend pas toujours des composants présents dans les matériaux que nous utilisons. L’environnement intérieur mais également extérieur jouent énormément sur le développement des polluants dans l’air ambiant. Pour une excellente qualité de l’air, il est donc vital de traiter l’air intérieur avec des appareils fiables et d’excellente qualité.