L’épidémie de Covid-19 a accéléré la prise de conscience d’un sujet encore trop confidentiel en entreprise : la qualité de l’air au travail. Elle est devenue un facteur de protection de la santé des salariés, mais elle vise aussi à favoriser leur productivité et leur concentration. Les professionnels, comme les entreprises ou les écoles, se sont intéressés de plus près aux capteurs de CO2. Loin d’être des solutions miracles pour endiguer la pandémie, ces appareils sont toutefois utiles en complément des gestes barrières. Découvrez leur rôle dans le maintien d’un air sain en entreprise.
Les capteurs de CO2, des indicateurs d’aération des locaux
Un capteur de CO2 est un petit appareil que l’on peut poser sur une table ou une étagère, ou encore fixer au mur. Il permet de mesurer la concentration en dioxyde de carbone dans une pièce. Le CO2 est émis par la respiration de l’être humain et s’accumule au fil du temps dans les espaces clos.
D’après l’étude de l’Assemblée Nationale* :
« l’installation et l’usage des capteurs de CO2 est recommandé dans les ERP [Établissements Recevant du Public] afin de faciliter la mise en place des mesures d’aération et de diminuer le risque de contamination par aérosols dans la lutte contre le virus SARS-CoV-2 ».
Les taux de concentration recommandés
Le CO2 n’est pas considéré comme un polluant à proprement dit, mais un taux élevé correspond à une aération insuffisante de la pièce. Cela peut engendrer des maux de tête, de la somnolence ou encore une baisse de l’activité cognitive.
La concentration en CO2 dans l’air est en moyenne de 400 ppm. Cela représente le nombre de molécules « polluantes » comprises sur un million de molécules d’air pur.
Le collectif « Projet CO2 » regroupant plusieurs chercheurs, a établi la grille de lecture suivante en matière de concentration en CO2* :
– moins de 800 ppm : correspond à une qualité d’air excellente et c’est une recommandation du Haut conseil pour la santé publique. Cela constitue donc une valeur « cible » à atteindre ;
– entre 800 et 1 000 ppm : correspond à une qualité d’air moyenne ;
– entre 1 000 et 1 500 ppm : correspond à une qualité d’air modérée. Cela correspond à des valeurs trop élevées en contexte Covid-19 ;
– plus de 1 500 ppm : correspond à une qualité d’air basse. Cela correspond à des valeurs beaucoup trop élevées en contexte Covid-19.
Depuis le 29 novembre 2021, le ministère du Travail, de l’emploi et de l’insertion recommande de renouveler l’air dès 800 ppm et d’évacuer le local dès 1000 ppm.

Un indicateur de la ventilation d’une pièce
Grâce au capteur de CO2, vous saurez à quel moment il faut aérer la pièce. En effet, l’aération régulière fait partie des gestes barrières. La ventilation d’une pièce peut se faire d’une façon très simple : ouvrir les fenêtres pendant 10 minutes. Vous pouvez aussi acheter un purificateur d’air qui va permettre le renouvellement de l’air, grâce à un système de filtration des particules fines.
Dans son avis du 28 avril 2021, le Haut conseil pour la santé publique (HCSP)* :
« recommande d’effectuer une aération des espaces clos des ERP en présence des personnes et d’ouvrir les fenêtres au moins 5 minutes toutes les heures. »
Cependant, cela dépend du volume de la pièce, du nombre de personnes ou encore de la ventilation déjà en place. Il est également opportun d’aérer les locaux avant l’entrée du public.
Quel capteur de CO2 choisir ?
Le prix moyen d’un détecteur de CO2 de bonne qualité selon les autorités est d’une centaine d’euros. Les capteurs de CO2 de la marque Airthings sont fiables. Nous vous conseillons 2 modèles : le WAVE PLUS et le VIEW PLUS (il faut compter environ 200 €). Le prix peut sembler élevé, mais ce sont des appareils qui permettent une mesure complète de la qualité de l’air intérieur. En plus du taux de CO2, ils donnent aussi une indication sur le taux de PM2.5, de radon, de COV, d’humidité ou encore sur la température. Connectés au Wi-Fi, une application dédiée vous donne accès à un tableau de bord pour surveiller facilement les valeurs.

*L’Assemblée Nationale, au nom de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), « Qualité de l’air et Covid-19 : quelles interactions ? », 16 décembre 2021.