« J’ai connu un temps où la principale pollution venait de ce que les gens secouaient leur tapis par la fenêtre », affirmait avec humour Gilbert Cesbron (1913-1978). Désormais, le sujet inquiète plus qu’il n’amuse tant les faits sont alarmants. La pollution de l’air à l’intérieur des bâtiments entraîne le décès de 1.6 million de personnes chaque année dans le monde, soit 5 fois plus que la pollution extérieure.
La qualité de l’air respiré en intérieur présente ainsi un impact déterminant sur notre santé et notre confort. Les locaux sont généralement pollués de façon diffuse et invisible, ce qui induit de nombreux risques, tant à court qu’à long terme.
Les effets peuvent apparaître immédiatement après l’inhalation de polluants, sous forme de gêne et d’inconfort bénin : réaction aux mauvaises odeurs, picotement des yeux, irritation du nez et de la gorge par exemple. Mais les conséquences de la pollution intérieure à court terme peuvent également être plus inquiétantes. Elles provoquent des nausées, des troubles respiratoires, ou encore des crises d’asthme. Des cas extrêmes, tels qu’une intoxication au monoxyde de carbone, provoquent asphyxie et décès.
L’exposition à long terme aux polluants atmosphériques, même à très faibles doses, engendre des effets considérables. Ils peuvent notamment provoquer des cancers, des altérations de la capacité respiratoire, des aggravations de maladies cardio-vasculaires, la stérilité et des infarctus du myocarde. Ainsi, en Europe, on estime que la pollution de l’air diminue l’espérance de vie de plus de 10 mois. Par ailleurs, la pollution intérieure à l’habitat et aux bâtiments est responsable d’environ 30 000 morts prématurées par an en France. En outre, d’autres pathologies émergentes et chroniques sont liées à l’environnement, comme des atteintes du système nerveux, immunitaire ou endocrinien.
Heureusement, des solutions existent pour limiter les effets néfastes de la pollution intérieure.
Tout d’abord, il semble nécessaire d’adopter de nouvelles habitudes au quotidien.
Ainsi, une bonne aération de votre intérieur, à raison de dix minutes par jour au minimum, permettra d’évacuer une partie des bactéries et des particules fines présentes dans un logement. En parallèle, il apparaît judicieux de diminuer les produits polluants au sein de votre habitat, et de les remplacer par des écoproduits. De plus, une très bonne hygiène de votre intérieur est indispensable afin d’améliorer la qualité de l’air. Il faut donc prendre l’habitude de fumer à l’extérieur -ou près d’une fenêtre-, de limiter la poussière, et de nettoyer la literie régulièrement.
La qualité de l’air intérieur est également en relation avec une bonne ventilation. Contrairement à la simple aération, cette dernière permet d’évacuer l’air pollué pour le remplacer par un air neuf tout en évitant les variations de température.
Il est également conseillé d’ajuster le taux d’humidité de son logement, grâce à des déshumidificateurs ou humidificateurs d’air. En effet, une étude réalisée aux Pays-Bas par la FTA (fondation pour le traitement de l’asthme) a prouvé que la lutte contre l’humidité dans les logements a considérablement contribué à la baisse des réactions allergiques chez les individus souffrant d’affections des voies respiratoires. D’autre part, un environnement trop sec (taux d’humidité <50%) peut provoquer une déshydratation ainsi qu’un dessèchement de la peau, des muqueuses, du mobilier et des plantes, ou encore des maux de tête ou des irritations.
Enfin, purifier son air de façon plus directe est rendu possible par les purificateurs d’air. Ces appareils filtrent l’air, tout en éliminant les mauvaises odeurs. Ces derniers sont d’ailleurs employés par l’industrie pour filtrer et éliminer les résidus toxiques, notamment dans les hôpitaux. Ils diminuent fortement les risques de contagion et de maladies. De plus, certains appareils sont équipés de diffuseur d’huiles essentielles biologiques. Notons que, à l’inverse des désodorisants et parfums d’ambiance vendus en grande surface, les diffuseurs d’huiles ne chargent pas l’atmosphère de substances chimiques et ne se contentent pas de masquer les mauvaises odeurs. Un deux en un astucieux et écologique pour une respiration plus saine !