Chaque année, l’Etat publie un rapport sur la qualité de l’air en France, son évolution possible et ses effets sur la santé et l’environnement. Le ministère de la transition écologique s’est appuyé sur le Service des Données et Etudes Statistiques (SDES) pour dresser le bilan de la qualité de l’air extérieur en France pendant la période 2000-2019. En ressort un bilan positif au premier abord, puisque la qualité de l’air s’est globalement améliorée durant cette période. En effet, les concentrations moyennes annuelles de polluants ont diminué et les dépassements des seuils réglementaires de qualité de l’air pour la protection de la santé à long terme ont affecté moins de zones. Que faut-il retenir de cette étude ? On vous donne les chiffres-clés qui ont marqué cette période.
Qu’entend-on par « pollution de l’air » et d’où provient-elle ?
Les effets sur la santé et l’environnement
La pollution de l’air se caractérise par la présence dans l’air extérieur de gaz et de particules qui ont des effets néfastes sur la santé humaine et sur l’environnement. Les effets sur la santé peuvent se manifester à court ou à long terme. Ils peuvent aller d’affections bénignes (fatigue, nausées, irritation des yeux et de la peau) à des maladies graves (asthme, allergies), voire à des pathologies mortelles (cancers, maladies cardiovasculaires). Les effets néfastes sur l’environnement concernent notamment l’acidification des eaux et des sols ou encore la baisse des rendements agricoles.
La pollution de l’air est le fait des gaz et des particules rejetés directement dans l’atmosphère, provenant des activités humaines, telles que les transports, l’industrie, le chauffage résidentiel ou l’agriculture, mais également par des phénomènes naturels comme les éruptions volcaniques ou bien les brumes de sable. Une fois émises dans l’air, ces substances sont sujettes aux conditions météorologiques, comme le vent, la pluie et les changements de température.
Focus sur les particules de l’air
Il faut distinguer les particules primaires des particules secondaires. Dans le premier cas, elles sont directement émises dans l’air par des sources naturelles (érosion, par exemple) ou par des activités humaines : soit une combustion, soit une activité mécanique avec création de particules généralement plus grosses (labour ou moisson, chantier). Dans le cas des particules secondaires, celles-ci sont formées par réactions chimiques entre plusieurs polluants gazeux et/ou particules déjà présents dans l’atmosphère, appelés précurseurs : principalement NOx (oxyde d’azote), SO2 (dioxyde de soufre), NH3 (ammoniac) et COV (Composés Organiques Volatils).
Le diamètre aérodynamique des particules détermine leur classification. Les PM1 (diamètre inférieur à 1µm) comptent parmi les plus nocives pour la santé car elles peuvent pénétrer profondément dans l’appareil respiratoire de par leur petite taille.
2000-2019 : les chiffres clés de l’évolution des polluants de l’air
De 2000 à 2019, on constate une diminution des émissions primaires de polluants, c’est-à-dire les quantités de polluants émises directement dans l’atmosphère, ainsi qu’une diminution des concentrations moyennes des polluants. L’étude fait l’état des lieux des 6 particules suivantes :
- SO2 (dioxyde de soufre), issu principalement de l’industrie
- NOx (oxyde d’azote), issu majoritairement de la combustion
- NH3 (ammoniac), provient essentiellement de l’agriculture
- PM10 : particule de diamètre inférieur à 10 µm
- PM2,5 : particule de diamètre inférieur à 2,5 µm
- Ni (nickel), métal issu en grande majorité de l’industrie
La baisse des émissions par particules
- PM10 : -51%
- NOx : -56 %
- PM2,5 : -61 %
- Ni : -85 %
- SO2 : -80 % (elles ont été divisées par 5)
- NH3 : -8,5 % (elles n’ont que faiblement baissé)
L’évolution de l’indicateur d’exposition moyenne aux PM2,5 en zone urbaine
Depuis 2015, aucune agglomération n’a enregistré de dépassement du seuil réglementaire fixé pour les PM2,5 en moyenne annuelle pour la protection de la santé à long terme.
L’objectif 2020 était fixé à 14,7 µg/m3, celui-ci a été atteint en 2014. L’Etat a fixé à 2025 un objectif à 12 µg/m3 et à l’horizon 2030 à 10 µg/m3.
Les 3 épisodes de pollution d’ampleur nationale
En 2019, 3 épisodes de pollution ont touché la France métropolitaine, c’est-à-dire des périodes avec des concentrations supérieures au seuil d’information et de recommandation (seuil d’alerte) :
- du 25 au 30 juin et du 22 au 27 juillet pour l’O3 (ozone)
- du 20 au 28 février pour les PM10
2018 : la plupart des pays d’Europe, dont la France, dépassent les seuils réglementaires de qualité de l’air fixés pour la protection de la santé à long terme pour au moins 1 polluant
La législation européenne impose, pour certains polluants atmosphériques, des plafonds d’émission par État membre de l’UE. Ces pays doivent aussi respecter des seuils réglementaires communs de concentration dans l’air ambiant pour la préservation de la santé humaine. On constate qu’en 2018, ces pays ont majoritairement respecté les plafonds d’émission. En effet, seuls 6 États membres dépassent au moins l’un de leurs plafonds d’émission. La France n’est pas concernée. Cependant, seuls 4 pays de l’UE respectent les seuils réglementaires de qualité de l’air pour la protection de la santé à long terme fixés pour les PM10, PM2,5, le NO2 (dioxyde d’azote) et l’O3. Des dépassements pour les PM10, le NO2 et l’O3 concernent 11 Etats membres, dont la France.
2019 : le nombre d’agglomérations qui dépassent les seuils réglementaires pour le NO2 et les PM10 au plus bas
En 2019, 5 polluants sur les 12 réglementés à l’échelle européenne présentent des dépassements des seuils réglementaires de qualité de l’air pour la protection de la santé humaine à long terme. On observe une récurrence des dépassements, même s’ils sont moins nombreux qu’auparavant :
- 2 agglomérations pour les PM10
- 9 agglomérations pour le NO2 (elles étaient 37 dans cette situation en 2003)
- 49 agglomérations pour l’O3
De plus, l’année 2019 est marquée par 2 épisodes de pollution à l’ozone d’ampleur nationale. Des épisodes de pollution aux particules sont également observés en métropole et outre-mer. Les agglomérations concernées par les dépassements se situent dans l’est, le sud et le sud-est de la France métropolitaine, l’Île-de-France, la Normandie, les Hauts-de-France et la Guyane.
Les grandes agglomérations (plus de 250 000 habitants), et celles de taille moyenne (50 000 à 250 000 habitants), sont les plus affectées, le plus souvent sur des stations situées à proximité du trafic routier.
Source :
Site du ministère de la transition écologique, « Bilan de la qualité de l’air extérieur en France en 2019 »