Selon Airparif, 3 à 4 millions de Franciliens sont exposés chaque année à un air dont la concentration en polluants excède les normes françaises et européennes, et plus particulièrement dans le coeur de l’agglomération et le long du trafic routier.
L’organisme a également publié, le 4 décembre 2012, une étude montrant que les seuils recommandés pour le dioxyde d’azote, les particules PM 2,5 et 10, ainsi que pour le benzène, étaient largement dépassés, à Paris, dans un rayon de 40 mètres autour d’un axe routier (voir Journal de l’environnement). Pour y remédier, le CNRS (Centre national de la recherche scientifique) a mis au point une innovation technique, le Loac (Light Optical Aerosol Counter) en partenariat avec l’industriel Environnement SA. Placé dans un ballon dirigeable, le Loac permettra, dès le printemps, de diffuser en temps réel, le bilan de la pollution parisienne. Le premier intérêt de l’équipement, étant d’utiliser, pour la première fois, un capteur ultraléger de particules solides dans l’air, qui pourra être embarqué à bord du ballon grâce à son poids minime de 250 grammes. «Jusqu’ici, on ne mesurait qu’une masse de particules.Or il est essentiel de mieux identifier les très petites particules car, lorsqu’elles mesurent moins d’un micron, elles sont capables de pénétrer en profondeur dans le système respiratoire», explique Jean-Baptiste Renard, directeur de recherche au Laboratoire de physique et chimie de l’environnement (LPC2E) au sein du CNRS.
Alors que la réglementation ne s’intéresse pas aux particules de PM inférieur à 2,5 (particules dont le diamètre est inférieur ou égal à 2,5 micromètres), le Loac, lui, pourra également comptabiliser les PM 1 voir PM 0,2 qui inquiètent les scientifiques ainsi que les spécialistes de la santé. Les relevés, pris à 150 mètres d’altitude, seront effectués 24h sur 24. Il permettra aussi de classer les particules selon leur origine, qu’il s’agisse de suies, de fumées, de pollen, de smog, etc. Le deuxième intérêt, demeure dans la diffusion des niveaux de pollution parisienne par l’intermédiaire du système d’éclairage aux LED alimenté par un textile photovoltaïque habillant le sommet du ballon. En fonction des données transmises par Airparif, les indicateurs (bâtiments d’un côté, trafic automobile de l’autre) balanceront entre le vert et le rouge selon le niveau d’alerte.